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mercredi 11 mars 2009

Animal'z, le nouvel Enki Bilal

Bonjour à tous,

Je ressuscite le blog quelques instants car il fallait absolument que je parle du nouvel album de mon auteur fétiche, Enki Bilal, qui devrait être lancé ces jours-ci dans le cadre du Salon du livre de Paris. Il est intitulé Animal'z. C'est un one-shot, édité chez Casterman, bien sûr. Il s'agit également d'un western futuriste (dans un avenir rapproché). Contrairement au Cycle du Monstre, il ne s'agit pas d'un ouvrage fait à peinture. (De même, et malheureusement peut-être, il semble que le crayonné et le gris aient remplacées les superbes couleurs du cycle précédent) Apparamment il contiendrait également un certain message écologique (car, ceux qui connaissent bien Bilal savent que ses albums abordent souvent un thématique ou un enjeux du moment: mort des idéologies politiques dans les années 80, intégrisme religieux au début des années 2000, etc.) Selon la bande annonce, il semble que ce livre ne manquera pas d'action non plus!

En tout cas, cet album a l'air super (comme toutes ses oeuvres d'ailleurs) et il me le faut absolument. Malheureusement, il n'est pas en librairie au Canada. J'ignore quand il sera disponible ici.

En attendant, voici la couverture de l'album:



Voici la bande annonce:



Une entrevue avec Enki Bilal concernant celui-ci:



La page de Casterman avec tous les détails, ainsi qu'une autre entrevue avec l'auteur:

http://bd.casterman.com/articles_detail.cfm?id=593

Voilà voilà. Je ne pensais pas écrire sur le blog d'ici la fin de cet horrible semestre universitaire mais bon, je ne pouvais pas passer à côté de ça. Surtout lorsque je suis 100% groupie de Bilal. Bonne lecture à tous les chanceux qui pourront se le procurer sous peu :)


jeudi 25 décembre 2008

Parcourir la toile en compagnie d'Enki

L'amour inconditionnel que je porte à Enki Bilal, le plus grand génie de la BD, semble être contagieux. En plus de cette petite note que j'ai faite à son sujet à l'automne dernier, on se souviendra, il y a presque un an, que j'avais affiché ce petit montage effectué dans photoshop sur ce blog, dans cette note:
http://quoidneufbd.blogspot.com/2007/12/montage-enki-bilal.html


J'avais également affiché ce petit montage sur DeviantArt à cette adresse:
http://digitalpoet03.deviantart.com/

Eh bien, que vois-je tantôt, en tapant "Enki Bilal" dans Google image? Ceci:



Et voyez où s'est retrouvé mon montage! Sur un blog en langue étrangère:

http://layloon.blogspot.com/2008/01/enki-bilal.html


Tout ça pour dire que la blogosphère est décidément très petite et que j'ai été récupérée ( je prend la chose comme un compliment) dans le but de diffuser l'oeuvre de Bilal à un plus large public. Néanmoins, ça fait toujours un effet étrange de tomber, par hasard, sur son propre travail cité par quelqu'un d'autre.

Sinon, comme c'est le 25 décembre aujourd'hui, joyeux Noël à tous.

samedi 13 septembre 2008

Le génie d'un Enki Bilal

Enki Bilal est de loin mon bédéiste préféré. Paradoxalement, c'est plutôt à travers le cinéma que j'ai été initiée à son oeuvre. Un soir où je zappais bêtement devant la télé, je suis tombée sur des extraits d'Immortel ad vitam. Le lendemain, intriguée par ce que j'avais vu, je fais des recherches sur Internet et j'apprends que ce film est une adaptation de la Trilogie Nikopol.

Je me suis donc mise à chercher une copie de ce film étrange et fascinant et, accessoirement, je me suis mise à lire la Trilogie Nikopol. Les trois livres de la trilogie, La foire aux immortels, La femme-piège et Froid équateur sont excellents. Le premier tome est surtout politique et le récit est structuré de façon logique: Nikopol, un prisonnier politique, est manipulé par Horus pour prendre le contrôle du gouvernement de la cité-État de Paris. C'est une sorte de combat entre les ultra-fascistes et les sociaux-démocrates dans un univers dystopique mêlé de mythologie égyptienne. Dès le deuxième tome, on dénote immédiatement une coupure. L'intrigue politique est évacuée pour faire place à l'histoire confuse d'une Jill Bioskop en délire. La structure de cet album est aussi belle que déstabilisante. Finalement, Froid Équateur est une sorte de compromis entre les deux premiers tomes. Une trame narrative logique est présentée (Niko, fils de Nikopol, cherche à retrouver Jill Bioskop, disparue sans laisser de traces après un drame étrange). Mais à ce récit linéaire se mélange les buts confus d'un Nikopol désormais incapable de s'exprimer en raison d'une logique et d'une langue complètement disloquées. Le tout se déroule dans une Équateur City sous l'emprise inquiétante d'un conglomérat économique.

Dans cette série, Bilal se distingue autant pour la beauté de ses images que l'atmosphère languissante qui se dégage de son scénario. À ceci se mêle un spleen baudelairien remarquable évoqué à l'aide d'extraits des Fleurs du mal. Je dois admettre que cette oeuvre a complètement bouleversé mon approche de la BD car j'ai compris que le neuvième art pouvait produire de la grande littérature. On y ressent une véritable essence.

J'ai cru qu'avec la Trilogie Nikopol, Bilal avait atteint la perfection en BD. Mais j'avais tort car avec sa série suivante, la Tétralogie du Monstre, l'auteur s'est avéré encore plus sublime. Cette fois-ci, il tente d'exorciser ses souvenirs de la guerre en Ex-Yougoslavie à travers le destin de trois humains, Nike, Leyla et Amir, nourrissons et voisins de lit pendant la guerre qui, une fois adultes, se cherchent. L'album aborde l'obscurantisme religieux, l'art moderne, la mémoire, la guerre et l'amour sous un angle complètement neuf. Encore une fois, il s'agit moins de comprendre logiquement une histoire que de se laisser enivrer par un scénario à la fois onirique, amer et tendre. La poésie de Baudelaire qu'on avait inséré dans la Trilogie Nikopol a été remplacée, cette fois-ci, par un dialogue minimaliste, épuré et poétique en lui-même. C'est comme lire de la poésie en prose. Avec cette tétralogie, Bilal se surpasse aussi dans le dessin. Il nous présente, cette fois-ci, des planches "salies" où les traits de pinceaux nous illustrent un monde trouble, flou, brumeux. Il est désormais difficile de discerner des frontières entre la réalité représentée et les fantasmes des personnages (à moins qu'il ne s'agisse des fantasmes de l'auteur lui-même). Quoi qu'il en soit, avec cette série, Bilal nous offre du grand art, autant au niveau de l'écriture que du dessin.

à part ces deux grandes oeuvres majeures, Bilal a réalisé nombre d'autres albums superbes. Je me suis récemment mise à lire ses premières oeuvres, pour la plupart réalisées avec le scénariste de science-fiction Pierre Christin. La première grande série du tandem Bilal-Christin serait la trilogie des Légendes d'aujourd'hui qui regroupe trois volets: La croisière des oubliés, Le vaisseau de pierre et La ville qui n'existait pas. Avec ces albums datant des années 1970, Bilal et Christin ont proposé un genre fantastique moderne capable de combiner l'imagination et la science-fiction avec le climat de la France d'alors. C'était l'époque des grandes idéologies politiques et ce sont ces idéologies qui empreignent les trois albums. On brosse le portrait de sociétés ouvrières, de paysans sans avenir ou encore de pêcheurs menacés. Mais le regard des auteurs parvient à rester critique: pour eux, il est clair qu'il s'agit de fiction et de fantastique.

Dans une veine semblable, Pierre Christine et Enki Bilal ont également livrés deux albums, Les phalanges de l'Ordre noir et Partie de chasse, qui abordent avec nostalgie les idéologies du passées. Cependant, il ne s'agit pas, dans ce contexte, de science-fiction. Dans les Phalanges de l'Ordre noir, d'anciens soldats (il s'agit presque de vieillards) qui avaient rejoints les bataillons internationaux, pendant la guerre de civile espagnole, se réunissent afin de lutter contre leurs rivaux franquistes qui ont récemment repris du service. Ces derniers forment une milice, Les Phalanges de l'Ordre noir, qui, au nom d'un faschisme et d'un christianisme violent, perpétuent des massacres et des attentats terroristes en Europe. Dans Partie de chasse, d'anciens militants communistes des pays de l'Est se réunissent pour une partie de chasse qui, finalement, n'est qu'un meurtre politique déguisé. Dans les deux cas, le message des auteurs est clair: le temps des grandes idéologies est révolu. Les militants, qu'ils soient communistes, franquistes ou encore démocrates sont nostalgiques et désillusionnés par la tournure des évènements, à l'approche de la fin du siècle.

Par après, Bilal s'est mis à travailler sur des albums de science-fiction à saveur satirique. Dans Mémoires d'outre-espace, album où il est, cette fois, scénariste et dessinateur, Bilal se sert d'un décor de space-fantasy pour rire des troubles politiques de l'époque. Les régimes, démocratiques ou totalitaires ne sont pas épargnés dans leurs conquêtes de peuples et de territoires. L'humour noir et l'ironie sont souvent au rendez-vous. Plusieurs clins d'oeil sont d'ailleurs lancé à Stanley Kubrick, qu'il s'agisse d'allusions à Doctor Strangelove ou encore à 2001 Space Odyssey. La guerre froide se fait bien sentir dans ces albums.

Bilal fait également de l'illustration de livres. C'est le cas, par exemple pour Un siècle d'amour, un superbe recueil de nouvelles poétiques que j'ai découvert par hasard à la bibliothèque. Dans ce livre, Dan Franck, l'auteur et Bilal, le dessinateur rendent hommage aux femmes du vingtième siècle. Elles sont révolutionnaires bolchéviques en Russie, victimes de Guernica, travailleuses à New York en 1939, pinanistes fuyant les progroms, militantes pour les droits des Noirs aux États-Unis, ballerines à Sarajevo en 1914, victimes de la bombe d'Hiroshima ou bien elles tentent de traverser le mur de Berlin . Elles sont évoquées avec respect et tristesse. Cet ouvrage est magnifique.

Il existe plusieurs autres albums ou livrent illustrés d'Enki Bilal que je n'ai pas encore lus mais je tenais à partager les lectures que j'ai faites. Chacune d'entre elles m'a convaincu que la BD peut être un grand art et que Bilal est sans doute l'un des plus grand artistes contemporains.

Je vous laisse avec ce lien d'un site amateur en hommage à Bilal. C'est de loin le meilleur site que j'ai vu à son sujet. Il est également dans les liens, à gauche, depuis longtemps.

http://bilal.enki.free.fr/oeuvres.php3?quelles_oeuvres=albums


Pour lire un article déjà paru sur ce blog à propos d'Immortel ad vitam, cliquez ici.

mercredi 11 juin 2008

Quelques immortels

Parce que je ne lis pas que de la bd et que de temps en temps je regarde aussi des films. En ce qui me concerne, je préfère les vieux classiques; ces films artistiques, joyaux sur pellicules. Parmi mes films préférés:

1. Métropolis de Fritz Lang: Sans ce pionner, vous n'auriez jamais connu Star Wars. Un film allemand de la république de Weimar où l'on peut identifer les courants communistes et fascistes. Superbe. En voici une bande annonce



2. Un Chien andalou de Salvador Dali et Luis Bunuel: Ceux qui lisent mon blog savent peut-être déjà que je suis passionné par le surréalisme. Un Chien andalou est un film expérimental déstabilisant qui, en 17 minutes seulement, parvient à détruire les notions de temps, d'espace, de rationalité. C'est un rêve, un délire filmé à la manière des cadavres exquise et de l'écriture automatique si chers aux surréalistes. Voici une bande annonce explicative beaucoup moins intéressante que le film mais c'est tout ce que j'ai pu trouver:





3. L'Âge d'or de Salvador Dali et de Luis Bunuel: Un peu moins surréaliste et beaucoup plus provocateur qu'Un Chien andalou. Toujours scandaleux et choquant aujourd'hui, le film a été banni au Canada jusqu'en 1981 (soit quelques années avant ma naissance!). En voici un extrait:



4. A Clockwork Orange de Stanley Kubrick: Un film que j'aime bien. Une des rares adaptations réussies de romans dystopiques. L'esthétique violente rend également ce film très choquant. À voir absolument. Une bande annonce (qui rend très peu justice à l'oeuvre):



5. Fahrenheit 451 de François Tuffaut: Le livre ne m'a beaucoup convaincu (l'idée est bonne mais la grammaire très mauvaise). Cependant, le film de Truffaut est nettement supérieur. Curieusement, c'est le générique d'ouverture que je trouve le plus réussi: au lieu lire les noms, ils sont tout simplement récités tandis qu'on voit des antennes de télé en arrière plan. Une bande annonce:



6. Immortel Ad Vitam d'Enki Bilal: Un film plus récent qui n'est pas encore un classique. Je suis une fan inconditionelle de Bilal, autant en bd qu'au ciné. Dans Immortel, tout est beau, étrange et mystérieux. La bande annonce japonaise qui me semble très convaincante:









jeudi 27 mars 2008

Tintin aux enchères, Uderzo à la radio

Désolée si mes dernières chroniques sont un peu brusquées. Que voulez-vous, c'est la fin de session et c'est à peine si mes travaux de recherche me laissent le temps de dormir, manger, prendre un douche etc.

Mais pour le blog, je prends quelques minutes pour partager deux trucs que j'ai trouvé cette semaine, à ma grande surprise, sur le site de Radio-Canada. Comme je l'ai déjà expliqué, le site de Radio-Canada, que je consulte pour lire les informations (c'est ma source d'actualité principale) ne parle que rarement de bande dessinée. (Et quand il en parle, c'est souvent sans intérêt.)

Cette semaine, par contre, j'y ai trouvé deux bijoux. Le premier, un entrevue radiophonique exclusive avec Albert Uderzo au sujet de sa nouvelle autobiographie, Albert Uderzo se raconte. Ceci est surtout intéressant parce qu'Uderzo n'accorde que très peu d'entrevues.


La deuxième perle est un article qui parle de la prochaine vente aux enchère qui mettra en vedette une gouache qui sert de couverture à Tintin en Amérique, estimée à 280 000 euros (450 000$) ; ce qui serait le plus haut prix pour une bd. L'article mentionne que présentement, le record est détenu par une planche de Bleu sang d'Enki Bilal (ce qui n'est pas étonnant étant donné son talent!) qui s'est vendue à 177 000 euros (plus de 280 000$ canadiens) en mars 2007.

Cet article aborde un aspect que plusieurs critiques et journalistes de bd ont déjà noté: l'importance que prend la vente de planches de bd chez les collectionneurs et la comparaison qu'on fait avec la vente d'art contemporain. Ce phénomène est intéressant parce qu'il ne peut que donner plus de prestige au Neuvième art.

dimanche 2 mars 2008

Folies et dédicaces au Salon

Ceux qui me connaissent savent qu'il est dangereux de me laisser seule dans une librairie (c'est comme laisser un enfant diabétique sans surveillance dans une confiserie). Alors, imaginez-moi, toute seule, dans un salon du livre, pendant environ 6 heures. C'est pas surprenant que je fasse des folies!

Les folies:

J'ai premièrement acheté les Poèmes de Stéphane Mallarmé (format poche, chez Gallimard NRF). Ça, cependant, c'est pas vraiment une folie parce que, premièrement, c'est abordable, et puis, deuxièmement, c'est académique (depuis mon cours de symbolisme, le semestre passé, je me suis plus ou moins convertie à Mallarmé, exception faite de Baudelaire). D'ailleurs, à part des milliers de recueils de poésie que j'achète pour l'école, j'ai acheté, il y a quelques années, pour mon plaisir personnel, les Fleurs du mal de Baudelaire et les Poèmes de Nelligan et je ne l'ai jamais regretté. D'ailleurs, si j'avais à vivre sur une île déserte, les Fleurs du mal seraient un des trois livres que j'emmènerais avec moi. Bref, tout ça pour dire que Mallarmé, c'était justifiable (du moins, dans mon esprit).

La folie, c'était d'acheter l'Intégrale du Monstre d'Enki Bilal! La superbe copie me regardait de l'étagère et me suppliait de l'acheter. Je l'ai ouverte et là, en voyant toutes les planches absolument magnifiques (et les couleurs!) j'ai cédé. Je voulais déjà acheter l'Intégrale mais je prévoyais attendre un peu avant de passer. Cependant, quand j'ai vu qu'elle était là, disponible (alors qu'autrement, j'aurais eu à la commander), et qu'en plus, y'en avait qu'une seule copie, eh bien, j'ai pas résisté. Le prix du livre: 109$ (115$ avec la taxe). Mon porte-feuille saigne. Mais au moins, je pourrais lire ce livre sur mon lit de mort et le léguer à mes arrières-arrières-petits enfants.





Les dédicaces:


Je remercie Christ Oliver et Karine Church, les bédéistes qui ont eu la gentillesse de me dédicacer leurs derniers albums: Fish Lecan 5, Maria Dorfinkley et les chats de la Colline du Parlement (Christ Oliver) et Wallaby, la malédicition des minous de la Colline du Parlement (Karine Church, Christ Oliver).




Et je vous défends de rire de mes talents de photographe, hein! Y' une raison pour laquelle j'étudie la littérature et pas la photographie.


>> edit: Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le Salon du livre de l'Outaouais, lisez cet article dans ActuaBD.com