vendredi 15 août 2008

Comment succomber à la Trondheimanie

Chers lecteurs,

Tout d'abord, mea culpa. Je n'ai pas écrit depuis le premier août, soit depuis plus de deux semaines, alors que j'essaie d'écrire minimum une note par semaine. Mea culpa, mea culpa (*imaginez-moi en train de me battre la poitrine, de me flageller ou de faire quoi que ce soit d'autre qui vous fasse plaisir*).

Bon, magnanimes lecteurs, maintenant que tout ça est derrière nous, je vais vous expliquer pourquoi j'ai pris un peu de retard: j'étais absorbée dans de fascinantes et nombreuses lectures.

Tout d'abord, j'ai fait dans Manu Larcenet en poursuivant avec le tome deux du Combat ordinaire et le tome un du Retour à la terre. Je dois dire que si le Retour à la terre doit être une autofiction humoristique du déménagement de Larcenet, le Combat ordinaire reprend de façon dramatique les même thèmes. Si les deux séries sont bonnes, elles sont vraiment trop semblables; les scénarios sont presque identiques!

Sinon, je me suis aussi tapé les Frustrés de Bretécher (encore très drôles aujourd'hui et probablement plus en 70). À part ça, j'ai lu le premier tome de Marshal Blueberry (que j'ai trouvé vachement raciste et dégueulasse envers la Autochtones américains. Ça m'a rappelé pourquoi je n'ai jamais aimé les Western). J'ai aussi sauté dans une anthologie des meilleures aventures du Spirit de Will Eisner (j'ai beaucoup aimé les femmes telles que P'gell, Satin ou Sand Saref dans leurs rôles de méchantes). Enfin, j'ai lu La Marque du Chat de Geluck. Pour ce qui est de ces caricatures belges, je dois dire "chapeau!". L'humour subtil, les jeux de mots, c'est vraiment du grand art.

Présentement, je lis From Hell d'Alan Moore (ce livre est un vraie brique!), Louis Riel: a Comic Strip Biogragphy de Chester Brown. Ce livre publié chez l'éditeur montréalais Drawn and Quaterly est une vraie trouvaille. Perso, j'ai toujours étudié la vie de Louis Riel dans un cadre scolaire canadien-français et je trouve intéressant de lire un ouvrage canadien-anglais sur le sujet puisque le mythique homme reste toujours un personnage historique controversé ainsi qu'un sujet de querelles entre francophones et anglophones du Canada. À date, je suis soulagée de voir que Brown sympathise avec Riel. Mais bon, il y a encore des organistes aujourd'hui.

J'ai également réussi à mettre la mains sur le 200ième Psikopat.


Mais la vraie raison du délais est que j'ai succombé à l'oeuvre de Trondheim. Je connaissais surtout Trondheim de nom et il m'arrivait parfois de passer sur son blog, Les petits riens. J'ai d'abord débuté avec Les aventures de Lapinot en lisant Slaloms, La vie comme elle vient et L'Accélérateur atomique. Je voulais lire Lapinot et les carottes de Patagonie, ce monstre de 500 pages publié par l'Association, mais il est introuvable ici. Néamoins, j'ai compris le principe en lisant les autres tomes.

Les critiques de bande dessinée ont particulièrement apprécié La vie comme elle vient. Les Inrocks ont clamé que Trondheim était l'un des rares auteurs à avoir eu le courage de tuer son personnage fétiche (désolée si je dévoile l'intrigue). Mais mon coup de coeur à moi reste L'Accélérateur atomique, cet hommage magnifique à Spirou et Fantasio. On y retrouve tous les bons éléments d'un Spirou: un méchant un peu mélo, un scientifique fou, une machine révolutionnaire et dangereuse, des clins d'oeil à Gaston Lagaffe et au fantacoptère. Je dirais même que le scénario est très près des albums de l'époque Nic/Cauvin de la série. Mais, en même temps, Trondheim en profite pour y insérer son humour si particulier. Mon moment préféré de l'album: "Lapinot: Pourquoi avez-vous des yeux diaboliques? - Le méchant: "Diaboliques? Ma mère a les mêmes!" *lui montre une photo dans son portefeuille*).

J'ai également lu et aimé le tome un des Petits riens, livre où l'humour étrange et absurde de Trondheim est exploité à fond. C'est à la fois autodérisoire et subtil. J'aime bien.

Finalement, j'ai lu Île Bourbon 1730, un roman graphique un peu plus dense. Trondheim a illustré ce livre d'après un scénario d'Apollo. À la fois roman d'aventure et de pirates et manifeste anticolonialisme, c'est sans doute son meilleur bouquin. C'est profond et poignant mais ça réussit en même temps à faire appel à l'imaginaire littéraire en rappelant Daniel Dafoe ou Robert Louis Stevenson (et plus récemment, les aventures de Jack Sparrow).

Sinon, je vais à la biblio demain afin de récupérer le premier tome la triologie A contract with God d'Eisner.



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