Ceux qui s'intéressent à la BD dite indépendante connaissent bien Guy Delisle. Après avoir publié ses premiers albums chez L'Association ainsi qu'un album chez l'éditeur québécois La Pastèque, il vient de publier deux livres chez Delcourt dans la collection Shampooing (collection dirigée par Trondheim).
Guy Delisle s'est d'abord fait connaître pour ses albums Shenzhen (L'Association, 2000) et Pyongyang (L'Association , 2003). Le premier livre raconte le séjour de l'auteur en Chine où il travail à un projet d'animation pour Dupuis (Papyrus), en collaboration avec des studios . Dans Pyongyang, Delisle nous fait part de son voyage en Corée du Nord où il a été envoyé, encore une fois, pour travailler sur un projet d'animation . Dans Chroniques birmanes (2007), cette fois, c'est au Myanmar qu'il se rend. Comme quoi l'auteur commencer à bien connaître les régimes dictatoriaux d'Asie.
Nadège, une médecin français, est envoyée au Myanmar en mission pour Médecins sans frontières. Guy, ainsi que leur fils Louis (d'âge pré-scolaire), l'y accompagnent. Ils y resteront pour plus d'un an. La famille habite dans une maison de Rangoon et le livre raconte surtout les aventures de Delisle, papa au foyer qui s'occupe de Louis, entre deux planches de BD. C'est une chronique d'anecdotes où l'on parle de tout et de rien: l'exploration "exotique" de rayons alimentaires dans un supermarché étranger, les cours d'animation qu'il donne à de jeunes Birmans, un séjour effectué dans un monastère bouddhistes, les réunions de "baby-clubs" où d'autres mamans amènent leurs enfants, sa volonté de se trouver un "sponsor" de l'ambassade australienne afin de pouvoir devenir membre de " L' Australian Club" (un "country club" sélect pour expatriés) etc.
Outres ces cocasseries, on y parle également de la censure gouvernementale, de la difficulté qu'ont les ONG d'opérer "sur le terrain", du travail de Médecins sans frontières dans le pays, de la pauvreté de certains habitants, de la répression et du combat de la militante Aung Sang Suu Kyi.
Chronique birmanes c'est tout ça, mais c'est aussi un récit autobiographique touchant, intime qui, malgré la lourdeur de certains sujets, parvient à rester cocasse et léger. C'est un livre captivant qui se lit d'un seul trait. Le succès critique ne dément pas. Mais tout cela n'est pas sans raison: Chroniques birmanes confirme que Guy Delisle est un bel et bien génie de la BD et un grand nom de la BD québécoise.
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